Découvrez comment les DAO (Organisations Décentralisées Autonomes) opèrent et pourquoi leur attractivité grandit auprès des investisseurs.
Sommaire
DAO : définition
Les DAO (Organisations Autonomes Décentralisées) sont des communautés de participants (ex : développeurs, utilisateurs de blockchain). Elles opèrent en suivant des règles de gouvernance codées dans des contrats intelligents. Cette gouvernance est automatique et décentralisée, et ne peut être modifiée que par consensus.
Le concept de « Decentralized Autonomous Corporation » a été introduit par Daniel Larimer et popularisé par Vitalik Buterin dans un article publié en 2013.
Le créateur d’Ethereum examine comment les technologies de l’information distribuées peuvent remplacer les organisations hiérarchiques par des organisations collaboratives et horizontales. Il explore les possibilités offertes par ces technologies pour une meilleure collaboration humaine.
Un protocole informatique innovant a été créé pour organiser des activités, récompenser les participants et perdurer après les fondateurs.
En 2014, Vitalik Buterin a publié un article pour la Fondation Ethereum. Il y a défini une DAO, en développant ce concept clé.
« Une entité en ligne qui vit de manière autonome mais dépend de la participation des gens pour accomplir certaines tâches que l’automate ne peut pas réaliser seul. »
Une DAO est formée de tous les propriétaires de ses tokens natifs Y compris ceux qui votent et les autres acteurs impliqués de près ou de loin. Les tokens peuvent être reconnus ou non. Les votes des propriétaires de tokens influencent les décisions prises au sein de la DAO.
Quelle sont les DAO les plus connues ?
La DAO, fondée en mai 2016 par Slock.It (désormais blockchains.com), était une pionnière dans son genre. Elle visait à financer des projets pour aider à évoluer le protocole Ethereum.
La DAO opérait comme un « fonds d’investissement » décentralisé où les décisions étaient prises par les participants ensemble. Les fonds des investisseurs étaient déposés dans un contrat intelligent en échange de jetons The DAO. Les mécanismes de gouvernance permettaient aux participants de voter pour déterminer la libération des fonds mutualisés, ainsi que la destination des fonds libérés.
The DAO a collecté 150 millions de dollars en Ether. Le projet a cependant victime d’un piratage qui a causé l’extorsion d’un tiers de ses fonds. Cela a entraîné un hard fork de la blockchain Ethereum et une enquête de la SEC (Securities and Exchange Commission).
Le projet a échoué en raison de plusieurs facteurs. Tout d’abord, les investisseurs manquaient de maturité pour permettre la collecte d’une grande somme pour un projet peu avancé. Ensuite, il y avait manque d’outils pour aider la communauté à prendre des décisions et gérer les fonds. Enfin, le processus de mise en production des smart contracts n’était pas suffisamment avancé, avec des tests répétés, l’absence d’audit, de testnet et de programmes de bug bounty.
L’incident a entraîné une baisse d’intérêt pour le concept, mais il a réapparu en 2020 et gagné en visibilité en 2021.
L’écosystème de DAO (Organisation Autonome Décentralisée) connaît un essor rapide grâce à une communauté plus informée, à des pratiques améliorées et à l’avènement de nouveaux outils pour gérer les DAO.
On estime que plus de 100 DAO gèrent plus de 14 milliards de dollars d’actifs. Elles peuvent être regroupées en dons, protocoles, investissements, services, réseaux sociaux, collections et médias.
Quelques unes des DAO les plus connues
- Les blockchains comme Ethereum, Tezos et Cosmos ;
- Aragon Network et son écosystème;
- Nexus Mutual : une assurance crypto ;
- DAI est un des stable coin les plus utilisés basé sur une DAO ;
- Les plateformes d’échange décentralisées comme dYdX
- Des projets NFT comme BAYC et leur APE Coin
Les guildes de joueurs Play-to-Earn, comme Yield Guild Games et Ready Player DAO, adoptent de plus en plus ce système. Ils veulent offrir à leurs communautés une structure formelle et organisée, permettre aux joueurs moins expérimentés de participer à des jeux en utilisant des prêts de tokens non fongibles (NFTs) et organiser des votes sur la stratégie de l’organisation.
Les DAO, en raison de leur variété, sont des outils utiles pour gérer ensemble des biens communs de manière efficace.
Quel est le fonctionnement d’une DAO ?
Un protocole blockchain est indispensable pour une DAO, cependant, cela ne suffit pas. Il faut aussi prendre en compte d’autres éléments pour une DAO fonctionnelle.
Les tokens de gouvernance sont émis par les protocoles des DAOs (organisations décentralisées autonomes). Ils permettent aux membres de formuler des propositions d’amélioration et de voter sur les mises à jour du protocole. Détention d’un tel token symbolise l’appartenance à la DAO.
Les détenteurs de tokens peuvent directement décider sur le protocole, y compris l’allocation de fonds, grâce à un algorithme choisi par les fondateurs. Ce dernier définit les conditions de vote, le quorum et la majorité.
En réalité, la coordination des propositions et votes se fait en dehors de la chaîne, via des réseaux sociaux alternatifs tels que Discord ou Telegram.
Les DAO (Organisations Autonomes Décentralisées) utilisent des protocoles, des tokens et des réseaux sociaux alternatifs pour fonctionner efficacement. En plus de ces éléments clés, elles disposent souvent d’un coffre-fort numérique appelé « multisig » (comme Gnosis Safe Multisig) qui permet à des participants internationaux de gérer ensemble une trésorerie en cryptomonnaies de manière collective.
La communauté des token holders doit gérer la trésorerie de la DAO de manière durable. Pour cela, il est crucial de maintenir un solde positif et de diversifier les investissements afin de réduire les fluctuations du marché.
DAO et décentralisation progressive
Pour créer une DAO réussie, il est important non seulement de développer un produit fonctionnel, mais aussi de le partager avec une communauté pour en faire un bénéfice commun. En outre, les fondateurs doivent veiller à ce que leur produit soit adopté.
Nous passons d’un modèle traditionnel basé sur les actionnaires, la société et les clients à un nouveau modèle où les investisseurs, les porteurs de projets et les utilisateurs peuvent travailler ensemble grâce au token de gouvernance. Cela facilite la coordination et l’animation des interactions entre ces parties.
Jessee Walden, un expert dans les projets décentralisés, a proposé une « décentralisation progressive » sur le blog de a16z, une des plus grandes sociétés d’investissement au monde.
L’équipe fondatrice et les premiers participants de la future DAO doivent se concentrer sur la création du produit, comme n’importe quelle start-up. La priorité est d’obtenir rapidement l’adoption du marché pour un ajustement produit-marché optimal.
Avec l’essor de l’utilisation du produit, les contributeurs principaux doivent se mettre aux pratiques d’un projet open source. C’est à dire publier la documentation, informer sur les avancées, intégrer de nouveaux membres et impliquer le public dans les décisions.
L’étape suivante consiste à lancer un token de gouvernance. Ce lancement doit être soigneusement planifié pour garantir une répartition équitable et efficace entre les participants. Il se déroule souvent sous forme de vente aux investisseurs privés ou par distribution gratuite avec un airdrop.
La décentralisation peut se finaliser par une vente publique de token, bien que ce soit encore rare. Ce processus est communément appelé « exit to community. Il signifie le transfert de contrôle du projet et de ses récompenses à la communauté.
Notre conclusion sur les Organisation Autonome Décentralisé
Les DAO sont des communautés décentralisées, fonctionnant grâce à des règles de gouvernance définies dans des contrats intelligents. Elles ne nécessitent aucune intervention humaine et fonctionnent de manière autonome.
Les DAOs, ou organisations décentralisées autonomes, ont un grand potentiel pour changer la façon de structurer les activités économiques et de les financer. Cependant, cela soulève également des défis importants sur le plan économique, financier, juridique, fiscal et comptable. L’exploration de ces enjeux est encore en début de parcours.
